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Avant de commencer notre hors-série sur David Foenkinos et la publication de chroniques sur ses livres, il paraissait logique de lister ses publications :
Outre ces romans, s’ajoutent des recueils de nouvelles, de la littérature jeunesse et du théâtre :
Vu de la Lune, recueil de nouvelles, Gallimard, 2005 Des nouvelles de La Fontaine, recueil de nouvelles, Gallimard, 2007 Ici et Là, ou bien ailleurs, recueil de nouvelles, illustrations de Sroop Sunar, Gallimard, 2014 Collectif, Bonnes Vacances, recueil de nouvelles, Scripto, Gallimard Jeunesse, 2003 Le petit garçon qui disait toujours Non, Albin Michel Jeunesse, 2011 Le Saule pleureur de bonne Humeur, Albin Michel Jeunesse, 2012 Célibataires, théâtre, Flammarion, 2008 Le plus beau Jour, théâtre, 2016
Part-Time Friends fait feu de tout bois avec son nouvel EP, le bien-nommé Fire, sorti en début d’été, un an après leur second album Born To Try.
C’est un vrai plaisir de revoir l’un des couples pop-rock le plus attachants de la scène française qui prouve qu'il n'est pas là par hasard. Un mélange de vagues synthétiques délicates et de guitares étincelantes planent sur ce mini-album d’une très grande efficacité.
L’osmose est parfaite chez ces deux là, aucune voix ne venant l’emporter sur l’autre, à l’instar de Better Days. Fire dégage une douce chaleur d'été indien, parfaite sur votre platine les jours de vague à l’âme (Less Than Nothing Else).
Part-Time Friends séduit par la justesse de leurs mélodie et le soin qu’ils mettent à créer un son immédiatement accessible : du pop-rock sexy et virevoltant, qui vient caresser les oreilles (For Your Eyes).
Part-Time Friends, Fire, Un Plan Simple / Sony Music, 2019 En concert, le 14 septembre à Saint-Herblain (44) au Festival Jours d’Été Le 15 septembre à Troyes (10), au Troyes Fois Plus Le 22 septembre à Hambourg (Allemagne) au ReeperBahn Festival Le 29 septembre à Pau (64) à la base d’eau vive du Pont d’Espagne http://www.parttimefriendsmusic.com https://www.facebook.com/theparttimefriends
L’Œil du frigo nous parlait la semaine dernière de Shining. C'est un autre film à suspense dont il sera question ici : Panic Room de David Fincher. Ce film tout aussi claustrophobe met en scène une mère (excellente Jodie Foster) et sa fille diabétique (la toute jeune Kristen Stewart) dans une histoire d'agression. Problème : les deux victimes se réfugient dans une chambre forte (cette fameuse panic room) mais les médicaments indispensables à l'enfant sont dans un frigo, à l'extérieur où se trouvent les malfrats.
Y a-t-il un frigo dans une chambre de panique? Et bien non : le frigo est beaucoup plus loin et il faut donc sortir de cette chambre blindée pour s'y rendre. Même si Jodie Foster court comme un poids plume elle regagne le frigo en se faisant repérer. Grand moment d'intensité et de jeu de dupes de toutes les parties.
Nous voilà dans notre élément. Meg Altman (Jodie Foster) en Mère Courage, est partie chercher l'insuline pour sa fille qui est au bord de l'insuffisance en sucre dans la panic room. Elle suffoque comme nous dans ce film. L'ouverture du frigo déclenche une bouffée d'air, de lumière et d'espoir. Elle est tellement au bord de la panique qu'elle se jette sur les bouteilles d'eau au lieu de prendre le médicament. C'est une petite astuce pour nous faire sursauter aussi. Elle fait du bruit et se fait repérer encore plus. On sent qu'elle va perdre la partie. Mais le frigo n'est pas là pour rien, même s'il est à l'autre bout de la maison. A noter que que s'il avait été dans la panic room, cela aurait généré moins de suspense. Si je me fais construire une panic room un jour, je ferai intégrer un frigo dans cet espace, surtout maintenant que j'ai vu le film.
Lorsqu'elle prend le médicament, le plan change : vue de l'intérieur du frigo et en contre-plongée. Il faut dire que c'est un petit frigo, alors c'est beaucoup plus facile en contre-plongée. Au passage, merci au cadreur pour sa souplesse... Jodie n'en est que plus magnifiée, éclairée par la loupiote et les yeux bleus en panique. Elle ouvre la trousse de secours. Et là, grand miracle devant l’œil du frigo complice. Il y a bien une seringue dans l'étui à seringue : merci l'accessoiriste !
C'est le climax : on sait que tout va basculer. La victime a son arme fatale : une seringue et le tour est joué... Simple, efficace et tellement frigoristique... D'ailleurs le réalisateur oppose tout de suite dans le plan suivant l'arme dotée d'un silencieux. Du grand art : seringue contre pistolet ! Quant au frigo, c'est un petit frigo d'hôtel, qui ne comporte que des bouteilles d'eau, quelques bouteilles de jus d'orange aperçues furtivement et les précieuses fioles de médicaments. Un léger détail - mais quand même : la bouteille d'eau au-dessus du frigo n'est pas tout a fait à la même place. Bon, ça c'est pour chipoter : visiblement, l'assistant réalisateur avait les yeux ailleurs.
Un très bon film de suspens un peu étouffant, mais à voir.
ODF
Panic Room, film à suspense de David Fincher avec Jodie Foster, Kristen Stewart, Forest Whitaker, Dwight Yoakam et Jared Leto Etats-Unis, 2002, 112 mn
À la lecture de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert de Joël Dicker, un autre roman vient immédiatement en tête : Lolita de Vladimir Nabokov. Un professeur de littérature tombe amoureux d’une adolescente dans une petite ville américaine de l’est américain : le clin d’œil de l’écrivain suisse est flagrant jusque dans le prénom de la jeune fille et dans certains passages qui font écho à l’auteur russe : "Nola. Nola. N-O-L-A. N-O-L-A. N-O-L-A. Quatre lettre qui avaient bouleversé son monde. Nola, petit bout de femme qui lui faisait tourner la tête depuis qu’il l’avait vue."
Pour autant, Joël Dicker ne fait pas de cette histoire d’amour scandaleuse un roman social mais un polar ambitieux et passionnant de bout en bout.
Harry Quebert est au cœur d’une enquête menée par le personnage principal du roman, Marcus Godman, auteur à succès qui peine à sortir du syndrome de la page blanche. Nous sommes en 2008 et l’Amérique se passionne pour l’élection nationale qui s’apprête à envoyer Barack Obama à la Maison Blanche. Harry Quebert a été le professeur de Goldman mais aussi son mentor et ami. Ce charismatique homme de lettres, et auteur plusieurs années plus tôt d’un ouvrage majeur de la littérature, Les Origines du Mal, lui apprend qu’il est accusé d'un double meurtre durant l'été 1975, dont celui de Nola Kerrigan. Ce nom n'est pas inconnu pour le jeune écrivain qui a découvert quelques années plus tôt qu’Harry Quebert a entretenu une relation sulfureuse avec cette toute jeune femme. Une relation qui s'est terminée par la disparition.suspectecte de Nola en 1975. Sauf que, durant cet été 2008, c’est bien son corps qui est découvert, enterré dans la propriété du professeur.
Une contre-enquête dans laquelle les questions sont aussi nombreuses que les dissimulations
Circonstances atténuantes : On découvre à côté du cadavre un manuscrit original du livre à succès de Quebert avec un mot d’adieu écrit à la main. Et lorsque les enquêteurs, dont l’imposant sergent Gahalowood, découvrent qu’en 1975 une voiture suspecte a été filée la nuit du drame et qu’Harry Quebert conduisait une voiture de ce type, il semble que la messe soit dite pour l'intellectuel.
Mais Marcus Goldman ne veut pas croire à la culpabilité de son ami et se lance dans une contre-enquête dans laquelle les questions sont aussi nombreuses que les dissimulations. Au fil des 670 pages du roman, tout est remis en question, jusqu’au passé de Harry Quebert. Qui est-il ? Qui était au courant de sa relation secrète avec Nola ? Quels secrets elle-même cachait-elle ? Que s’est-il réellement passé la nuit du 30 août 1975 ? Le livre de Harry Quebert pourrait-il apporter des clés à ce crime ? En revenant sur les lieux de sa jeunesse, Marcus Goldman ne veut pas seulement percer les mystères d’un fait divers vieux de plus de trente ans : il entend bien aussi écrire le livre basé sur son enquête, d’autant plus que son éditeur se fait de plus en plus pressant.
Le roman de Joël Dicker peut se lire sur plusieurs niveaux. Il s’agit bien évidemment d'un policier dont la clé se dévoile dans les dernières pages. Que du classique a priori : un coupable parfait, des preuves accablantes, une victime bouleversante et aux lourds secrets et un meurtre sordide. Marcus Goldman, romancier tête à claque mais surtout pugnace est bien décidé à laver l’honneur de son ami. Un ami qui passe en quelques jours du statut de notable et d’intellectuel admiré à celui de criminel. Joël Dicker n’oublie pas d’épingler les travers de l’Amérique, de son puritanisme et de la toute puissance des médias comme de la vox populi. Mais La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est aussi un grand roman sur la création littéraire, à travers une astucieuse mise en abîme, et sur les grands mensonges qui font aussi les chefs-d’œuvre : "Deux choses donnent du sens à la vie : les livres et l'amour."
La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, sorti il y a déjà sept ans, n'a pas perdu de sa maestria. Le roman a fait cette année l'objet d'une adaptation en série télé, réalisée par Jean-Jacques Annaud avec Patrick Dempsey, Ben Schnetzer et Kristine Froseth.
Joël Dicker, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, éd. De Fallois / L’Âge d’Homme, 2012, 670 p. https://joeldicker.com
Pop, rock, folk et même hip hop (Chains, en featuring avec Charles X) : le duo parisien No Money Kids, que nous avions découvert il y a un an et demi sur Bla Bla Blog, n’a pour parti pris dans son dernier album Trouble que celle d’un son à la fois familier, efficace et immédiatement attachant. Le cinéma et la télé ne s’y sont pas trompés en choisissant plusieurs de leurs titres pour leurs BO : Banshee, Veep, Goliath (avec Billy Bob Thornton), Misconduct (avec Al Pacino et Anthony Hopkins) ou Baby, Baby, Baby (avec Bradley Cooper).
Écouter The Street c’est déambuler dans un New York noctambule, le cerveau embrumé, avec dans les oreilles ces guitares pleines de vagues à l’âme : "The street will sing / For the poor and the other men / All those workers death / Are in my brain / I will sing for the poor / And the dead men."
Tout aussi acoustique, Nowhere Land est un titre pop-folk ponctué de respirations étranges et fantastiques. Avec Hush Hush, No Money Kids assume ses influences folk-rock semblant sortir des légendaires barbes des ZZ Top. Comme pour leur deuxième album Hear The Silence, les guitares se déploient généreusement dans Trouble, avec des constructions harmoniques savamment étudiées (See Me Laughing). Ce qui n’empêche pas le groupe de partir sur des routes poussiéreuses invitant au voyage dans une Amérique mythique (Wake Me Up, Family Blood ou Blue Shadow).
Des ectoplasmes dansants
Pour Crazy, c’est l’électronique que choisissent Félix Matschulat et J.M. Pelatan pour cette reprise du tube de Gnarls Barkley (2006), une reprise au-dessus de laquelle semblent planer des ectoplasmes dansants : "I remember when I lost my mind / There was something so pleasant about that place / Even your emotions have an echo in so much space / And when you're out there, without care / Yeah I was out of touch / But it wasn't because I didn't know enough / I just knew too much / Does that make me crazy?"
Lost Generation (avec The Toxic Avenger) propose de son côté une fusion séduisante entre le rock et un électro eighties, lui donnant cette facture planante. Plus pop, My Loneliness laisse les guitares en arrière-plan au profit d’un titre rythmé, à l’instar de Radio Sound, plus british que yankee. Ici, ce sont les mânes des Clash qui semblent être invoquées dans un craquant morceau que les radios FM des eighties n’auraient pas renié.
Better, la dernière piste de l’album, retrouve l’ADN d’un rock américain musclé et régressif dans lequel les riffs des guitares enflent, jouent et soufflent avec un plaisir partagé.
Il reste encore plus d’un mois pour découvrir l’exposition de Claudine Loquen au Musée Nicolas-Poussin des Andelys. Sous le titre "Les Dames des Andelys", l’artiste normande dévoile une soixantaine de peintures et de sculptures sur bois sur les grandes figures féminines de cette ville, ancienne place forte de l’Empire Plantagenêt comme le prouve l’imposant Château-Gaillard.
Pour cette exposition, Claudine Loquen consacre une large place aux femmes du Moyen Âge : s. Clotilde, Aliénor d’Aquitaine et Marguerite de Bourgogne. D’autres figures apparaissent dans cette galerie touchante : Marie et Marguerite de Lampérière (les épouses des frères Corneille), l’aéronaute Sophie Blanchard (et aussi première femme à périr lors d’un accident aérien) et la peintre Marthe Lucas dans le portrait d’une artiste aux yeux rêveurs et aux charmantes joues rosées. Un hommage est également rendu à Madame Bovary, la personnage romanesque de Gustave Flaubert, ainsi qu’aux femmes de la communauté malienne des Andelys (La délicate et espiègle Princesse malienne).
Marchant sur les pas de Marc Chagall (Oiseaux et reines), Claudine Loquen donne à ses personnages une facture étonnante, bien loin des représentations académiques et réalistes. Les visages ont cette naïveté d’autant plus touchante que l’artiste rehausse ses peintures de couleurs vives, dans des compositions poétiques et surréalistes.
Sur les pas de Marc Chagall
Aliénor et ses filles, dans la toile qui porte ce nom, tourbillonnent dans une danse féerique sur fond d’un décor fleuri et aux ors klimtiens. Aliénor en croisade n’est pas représentée à la manière d’une peinture historique mais comme une scène d’enluminure fantastique dans laquelle les chevaux apparaissent comme des créatures extraordinaires. La reine Clotilde prend vie dans un portrait qui nous la rend familière et contemporaine. La peintre normande choisit également, pour représenter la sulfureuse et bouleversante Emma Bovary, un sage et souriant portrait de famille, perturbé en arrière-plan par un tableau des amants scandaleux.
Claudine Loquen s’approprie ces personnages, historiques ou fictifs, pour en faire des sujets de scènes oniriques où se mêlent saynètes de la vie quotidienne (Marthe Lucas en train de peindre), scènes historiques (Aliénor en croisade), rêves (Clotilde, reine des Francs) et cauchemars (Assassinat des parents de Clotilde, reine des Francs).
Cette exposition lumineuse et singulière est à découvrir au Musée Nicolas-Poussin des Andelys jusqu’à la fin septembre.
"Les Dames des Andelys", exposition de Claudine Loquen Musée Nicolas-Poussin des Andelys (27) Jusqu’au 29 septembre 2019 http://www.claudine-loquen.com
L’an dernier, Bla Bla Blog avait craqué sur Sarah Lancman, à l’occasion de la sortie de son album À Contretemps, dans lequel la jazzwoman marchait sur les pas de Michel Legrand.
Elle est de retour cet été avec Intermezzo, un opus qu’elle signe avec Giovanni Mirabassi. On retrouve l’élégance de la chanteuse dans sept standards italiens que le public français pourra découvrir, si ce n’est redécouvrir.
Senza Fine, Sabato Italiano, Il Poeta, Estate, Vedrai Vedrai ou Ah, Che Sarà, Che Sarà sont interprétés de la manière la plus pure qui soit : le piano de Giovanni Mirabassi et la voix de Sarah Lancman dans ces reprises intemporelles. Le saxophoniste Olivier Bogé vient apporter son concours au duo dans La Canzone Di Marinella et dans le romantique Parlami d'amore Mariù : "Parlami d'amore, Mariù! / Tutta la mia vita sei tu! / Gli occhi tuoi belle brillano / Fiamme di sogno scintillano."
Nostalgie poignante (Il Poeta, Estate), regrets ou espoirs amoureux (Vedrai Vedrai), amants légendaires (La Canzone Di Marinella) et déclarations enflammées (Almeno tu nell'universo). Sarah Lancman fait de ces chansons du répertoire italien des morceaux de jazz frais et délicats comme un vent d’été sur l’Aventin.
Le 24 août, Sarah Lancman sera en concert au Frontenay Jazz Festival.
Après le dossier spécial Tatiana de Rosnay qui s’était étalé sur plusieurs mois, c’est David Foenkinos qui fera bientôt l’objet d’un hors-série sur Bla Bla Blog.
Premiers ouvrages chroniqués ouvriront ce nouveau dossier spécial : Le Mystère Henri Pick et Vers la Beauté.