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Après les livres, la musique, les expositions ou le cinéma, Bla Bla Blog va également bientôt proposer de nouveaux blablas cette fois sur la gastronomie : restaurants, vins et bonnes tables.
Très bientôt, le premier trip gastronomique de Bla Bla Blog vous amènera à Fécamp.
Il y a deux ans, Montargis connaissait l’une des plus importantes crues de son histoire, des crues qui allaient frapper également la Seine et en particulier Paris.
Pour marquer cet événement, l’association locale ATR (association pour la réinsertion des personnes en situation précaire) a eu l’idée d’éditer un livre présentant un recueil de photos, et notamment des photos aériennes prises par Éric Gauchy.
Des clichés spectaculaires au service d’un livre peu ordinaire.
Le Gâtinais sous l’eau (crue mai-juin 2016) ATR, Pannes, 270B rue de la Bézonde , 45700 Pannes
Dans la postface de Tamara de Lempicka, la bande dessinée de Virginie Greiner et Daphné Collignon, Dimitri Joannidès rappelle qu’après une période flamboyante durant les années folles, Tamara de Lempicka a été oubliée du monde de l’art. Trop figurative ? Trop bourgeoise ? Pas suffisamment révolutionnaire ? Suspecte d’avoir été une vraie star dans le milieu parisien de l’entre-deux guerres ?
C’est du reste cette période qui intéresse Virginie Greiner, au scénario, et Daphné Collignon, au dessin. Sans didactisme, avec une admiration certaine, et sans rien cacher des failles de la peintre, Virginie Greiner raconte l’année 1927 qui a vu la naissance de l’un des plus grands nus du XXe siècle, La Belle Rafaëla.
La BD suit les pérégrinations de Tamara de Lempicka dans le Paris qui était la capitale mondiale des arts, celle d’André Gide, de Jean Cocteau ou de Picasso. Femme artiste dans une société toujours bridée, Tamara de Lempicka revendique farouchement sa liberté, y compris dans sa situation de femme mariée et mère d'une petite fille. Lorsqu’elle apprend à Gide qu’elle recherche un modèle pour son prochain tableau, ce dernier lui propose de lui présenter des femmes de ses connaissances. La peintre accepte de l’accompagner, mais aucune ne la convainc.
Au dessin, Daphné Collignon nous propose des planches aux couleurs sépias qui sont chacune d’authentiques créations graphiques, renvoyant le lecteur dans les années folles. Voilà une entrée en matière passionnante et intelligente pour entre dans l’œuvre d’une artiste prodigieuse qui n’a été redécouverte qu’après sa mort, à partir des années 80.
Il sera de nouveau question de Tamara de Lempicka dans quelques semaines, dans le cadre cette fois de notre hors-série sur Tatiana de Rosnay.
Virginie Greiner et Daphné Collignon, Tamara de Lempicka postface de Dimitri Joannidès, éd. Glénat, 2018, 56 p. https://www.daphnecollignon.com
C’est une découverte que je vous invite à écouter, et je peux dire qu’au départ on a eu chaud.
Imaginez : une jeune chanteuse propre sur elle, cheveux impeccables et guitare sèche. On avait tout lieu de craindre une artiste marketée, à la folk produite au kilomètre par une multinationale pour un public d’adolescents. Et bien non !
Jade Bird signe en ce moment son dernier single Uh Huh pour le label indépendant Glassnote Records. Après son premier EP Something American, qui l’a fait découvrir l’an dernier, la jeune Anglaise, tout juste vingt ans, revient pour transformer l’essai.
Auteure et interprète, Jade Bird cité volontiers parmi ses influences Patti Smith, Cat Power, ou Alanis Morissette. Il est vrai qu’il y a de la rage dans ce titre à fleur de peau.
Portée par une guitare sèche qu’elle manie comme une arme, l’artiste britannique laisse dérouler le flux de son histoire, le portrait d’une femme libre et fatale ("If you’re thinking that she is good / I think you should be told"). Jade Bird cache derrière les ellipses de ses paroles un vrai scénario, cruel, mâture et sans fioritures : "She’s got you where it hurts / But you don’t seem to see / That while she’s out at work / She’s doing what you did to me." Sa voix est à l’avenant, et l’on peut parier que la Britannique a déjà trouvé ses marques et est prête à marcher ses les pas de ses brillantes aînées.
En attendant un prochain album, qui sera scruté avec le plus grand intérêt, Jade Bird prépare déjà une tournée, qui sera absolument à suivre.
Le tournage de La Lutte des Classes, un projet que Bla Bla Blog continue de suivre, aura lieu les 1er, 2, 3 et 4 novembre à Ingré, près d'Orléans. La Lutte des Classes est un court-métrage produit par l’association Éclectique. Le film nous plonge dans le quotidien d’un établissement scolaire.
Dans un lycée de la région d’Orléans, un conseil de discipline se réunit. Les adultes et les représentants d’élèves sont chargés de statuer sur le cas de Sixtine, accusée d’avoir frappé et conduit à l’hôpital Charlotte, une autre élève. Au cours de la réunion, l’altercation entre les lycéennes prend une autre dimension lorsque Diane, une professeure, prend la défense de la jeune accusée. Le débat s’enflamme au cours du conseil de discipline. Que va-t-on faire de Sixtine ?
La Lutte des Classes, un film de Nora Méthivier, scénario de Bruno Chiron avec Jennifer Dìas, Alicia Gonzalez, Flavie Kazmierczak, Jonas Latour, Mikael Buxton, Aurélie Serrano, Mejgan Bayani, Sam Sam, Sylvie Mouillat et Nicolas Lefebvre
Sentinelle de la Pluie (éd. Héloïse d’Ormesson), le dernier roman paru de Tatiana de Rosnay, n’est pas le moins étonnant de l’auteure d’Elle s’appelait Sarah ou de Boomerang. Pourquoi étonnant ? Le lecteur trouvera certes quelques-uns des thèmes traversant son œuvre : les liens de sang, les secrets de famille ou les lieux imprégnés de souvenirs ; mais là où Tatiana de Rosnay a surpris ses lecteurs c’est le parti-pris de situer son histoire dans un futur proche, proposant un roman d’anticipation et le récit d’une catastrophe apocalyptique en même temps qu’un thriller psychologique et un drame familial.
Linden Malegarde est l’un des plus célèbres photographes de son époque. Sa vie se passe dans les studios de shooting, entre son agent, des clients prestigieux, des mannequins célèbres et surtout son petit ami Sacha qu’il a laissé en Californie, le temps d’une réunion familiale dans un palace à Paris. Il doit y retrouver sa sœur Tilia et ses parents, Oriel et Paul à qui ses enfants ont décidé de fêter son soixante-dixième anniversaire. "Ce n’est peut-être pas le week-end idéal pour être à Paris" s’interroge la mère de Linden au début du roman, car la capitale est sujette à des pluies diluviennes, qui vont devenir l’une des clés de l’histoire. Il est vrai aussi que le vieux couple a accepté de quitter le paisible arboretum familial situé près de Nyons, dans la Drôme, pour un événement qui doit être l’occasion de réunir la famille. Les retrouvailles paisibles se transforment en un drame lorsque Paul s’écroule au beau milieu d’un dîner. Le père est conduit dans un hôpital pour y être soigné, alors que le déluge s’intensifie dans la capitale : la grande crue de 1910 risque bien d’être dépassée.
Un livre sur les hommes – mais aussi sur les arbres
Qui est-cette sentinelle dont nous parle le titre du livre ? Une première réponse se trouve dans une scène au cours de laquelle Linden veille sur son père hospitalisé, un père avec qui il n’a jamais pu discuter, ni parler de son coming-out et de Sacha : "Linden regarde à travers le carreau ruisselant, et il lui semble être devenu une sentinelle qui guette l’inévitable submersion aquatique, qui surveille son père, la pluie, la cité entière." Mais la sentinelle pourrait aussi être ce témoin muet et protecteur dont parle Paul au cours de sa propre histoire.
Dans ce roman, aussi atypique soit-il, Tatiana de Rosnay est au cœur de ses sujets de prédilection : les liens familiaux, la difficulté à être soi lorsque des normes sociales vous contraignent, les secrets qui traversent les années voire les générations et les lieux qui peuvent être aussi bien des points de repère que des chaînes dont on veut se défaire. En apparence, Linden, artiste reconnu suscitant l’admiration de sa sœur et de ses parents, fait partie de ces personnages émancipés. En réalité, même s’il assume sa liberté en tant qu’homme et en tant qu’artiste, il lui reste une dernière barrière à franchir : celle du dialogue avec un père, dialogue qui, paradoxalement, finira par venir alors que ce dernier, dans un état grave, ne parvient pas à s’exprimer.
C’est bien d’un échange entre deux hommes dont il est question dans ce livre : celui d’un fils qui veut aborder des sujets personnels ayant principalement trait à son homosexualité, mais aussi celui d’un père qui garde depuis son enfance un terrible secret. Au terme de ce séjour, Linden choisit de revenir quelques heures sur les lieux de son enfance afin de retrouver la trace d’une histoire qui devait rester cachée à jamais.
À l’instar de Boomerang ouÀ L’Encre russe, Tatiana de Rosnay a écrit un livre sur les hommes – mais aussi sur les arbres. Certes, les personnages féminins sont passionnants, que ce soit Tilia (son nom signifie "tilleul" en latin, alors que "Linden" en est la traduction anglaise), Oriel ou Candice. Cependant, c’est autour du fils omniprésent et du père silencieux que se noue le récit d’une forme de réconciliation dans un Paris apocalyptique.
Il a d’ailleurs beaucoup été question de ces crues qui forment la charpente du récit. Le récit familial se déroule lentement et inexorablement, à la manière de ces crues dévastatrices. Contrairement à son habitude, Tatiana de Rosnay a choisi de raréfier les dialogues, comme pour ne laisser aucun moyen de souffler au lecteur et de l’entraîner avec elle dans les courants implacables de son récit. L’auteure a aussi rappelé qu’elle a commencé à écrire son roman peu de temps avant les inondations de juin 2016, un événement qui lui a ensuite permis de donner aux scènes de crues un très grand réalisme : "L’insupportable odeur de putréfaction. Luisant et visqueux à cause de toutes les immondices échappées des canalisations crevées, le liquide jaunâtre exhale des miasmes pestilentiels..."
Sentinelle de la Pluie déborde de signes, de symboles et de personnages se regardant tels des miroirs. Ils ont beaucoup à se dire, submergés par des souvenirs et des émotions : il a suffi d’une inondation pour mettre à bas toutes les digues.
Nous parlions il y a quelques jours de Jain et de son album phénomène, Souldier.
Il y a une autre manière d’écouter et de s’immerger dans l’univers de la chanteuse pop : Delphine Dussoubs, alias Dalkhafine, est la créatrice de ces petits bijoux, produits par Spookland.
Ces vidéos hypnotisantes dans lesquelles les mots de Jain viennent danser et nous trotter dans la tête sont à découvrir sur Internet. Une vraie curiosité.
C’est bien connu : dans la jungle des blogs culturels, les pépites sont souvent à chercher dans quelques-unes des innombrables niches. La fantasy est un genre devenu particulièrement en vogue depuis l’adaptation du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson et surtout la série Game of Thrones. Jessica Lefrançois, aux manettes de son blog Fantasy à la Carte, baigne dans ce genre depuis des années et s’y déplace comme si elle voyageait dans un territoire familier.
Les publications de fantasy sont légion et Fantasy à la Carte n’a pas pour d’autres ambition que d’être une boussole – ou plutôt un "Portoloin" – afin de se mouvoir dans les univers innombrables d’une littérature de plus en plus populaire. Ce blog, qui est parvenu à se forger une petite notoriété dans le milieu, ne s’interdit rien : guerriers sans peur et sans reproche, dragons de toute nature, fées bienveillantes, sorciers maléfiques ou vampires sexy y trouvent leur place, tant il est vrai que l’imaginaire se veut un genre pluriel capable plus que n’importe quelle littérature de faire tomber les frontières et de se décliner dans des sous-genres particulièrement prolifiques – heroic fantasy, fantasy urbaine, bit-lit, steampunk ou dark fantasy.
Bien entendu, Fantasy à la Carte réserve une bonne place aux grands classiques de l’imaginaire, que ce soit Tolkien, JK Rowling, GRR Martin ou Robin Hobb. Des chroniques riches et passionnantes reviennent sur les pionniers d’un genre longtemps décrié et considéré comme peu sérieux. Une injustice que la chroniqueuse répare, avec une belle acuité. Ainsi, un article sur Marion Zimmer Bradley rappelle que cette auteure américaine, "une pionnière en littérature fantasy et science-fiction [a] beaucoup surfé entre deux genres: la space fantasy et la science fantasy." Les lecteurs du site feront des découvertes étonnantes : celle par exemple de Lord Dunsany, un précurseur à la littérature fantasy avec notamment son œuvre la plus aboutie, La Fille du roi des Elfes.
Un genre longtemps décrié et considéré comme peu sérieux
Mais Fantasy à la carte n’est pas seulement tourné vers le passé et n’entend pas s’endormir sur les grands classiques ou se contentant de chroniquer des ouvrages aussi populaires que Game of Thrones, L’Assassin royal ou Le Seigneur des Anneaux. Il est aussi un site en perpétuelle évolution, tourné vers les publications les plus récentes, preuves que ce genre, l’un des plus en vogue, est aussi celui qui sait le plus évoluer. La fantasy française y trouve une place de choix, faisant de ce blog spécialisé l’un des meilleurs baromètres du genre. Les dernières chroniques portaient par exemple sur le roman jeunesse de Nadia Coste, Jivana (éd. ActuSF), et son monde féerique (celui des Feydelin), sur le troisième volume du cycle deL'Héritier d'Asgard de Bertrand Crapez (éd. Zinedi), "une trilogie qui a permis à une belle plume de sortir de l'ombre", mais aussi sur la deuxième et dernière partie d’Olangar de Clément Bouhélier (éd. Critic), un "récit qui distille à doses thérapeutiques le suspense nécessaire pour donner l'envie de continuer cette histoire."
Mais Fantasy à la carte ne se cantonne pas aux livres. Outre ses focus sur les salons incontournables, le blog s’ouvre également à l’art – les illustrations pour l’essentiel –, aux films et aux séries. Dans ce domaine, les visiteurs du blog pourront trouver de quoi passer des week-ends de binge-watching dans des univers extraordinaires. Outre des chroniques sur des créations récentes (The Magicians), le plaisir régressif est de mise avec ce rappel de séries rares ou au contraire devenues cultes, que ce soit Charmed, La Caverne de la Rose d’Or ou Buffy contre les Vampires.
Un site passionnant par une passionnée, et qui offre à la fantasy l’une de ses vitrines les plus pertinentes.