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Tiphanie Doucet revient ce printemps avec un titre en anglais, My Own Way. Son talent et sa couleur vocale unique ont été remarqués lors de l'émission canadienne The Voice ("La Voix"), en 2020 où elle a été coachée par Garou, non sans laisser une empreinte indélébile sur le public. On se souvient aussi de sa reprise de "Jo le Taxi".
"My Own Way", son dernier titre pop, à la facture nineties, s’écoute comme la confession d’une artiste reconnue et admirée mais qui entend bien suivre sa propre voie. "Je pense que tout le monde a un moment dans sa vie où il arrête simplement d'écouter tout le monde et choisit de prendre ses propres décisions", confie la musicienne.
L’indépendance, la liberté, le refus de suivre des injonctions et la découverte de soi toucheront d’autant plus l’auditeur que Tiphanie Doucet y apporte un art musical qui ne peuvent pas laisser indifférente : sa voix – bien sûr – mais aussi sa performance envoûtante à la harpe.
Son prochain album est attendu pour ce mois de septembre 2024. Nul doute qu’il sera tout autant captivant que ce premier single.
Il y a des livres que vous aimez déguster lentement, tel un bon vin : Au Pays des Mensonges en fait partie ! Ces 39 nouvelles sont autant de jolies surprises : audacieuses, tragiques, comiques, oniriques ou surréalistes, ces histoires sont des contes modernes qui savent aller droit au but et nous toucher. Au Pays des Mensonges est aussi le titre d'une de ces nouvelles.
Dans cette fable, un menteur patenté rencontre les mensonges qu'il a inventés et qui prennent vie sous ses yeux. On trouvera également dans le recueil une malchanceuse se dépêtrant dans une histoire d'amour pathétique, un atelier d'écriture plein d'avenir, un réalisateur de documentaire aux prises avec un immigré russe et son poisson d'or, une surprise-partie qui va à vau l'eau, un repas de deuil dans un restaurant sans avenir, une histoire de piqûre et de fermeture-éclair, une trempe monumentale dans une entreprise de jouets ou le récit du couple que forment Ilan et sa petite amie.
On appréciera plus ou moins telle ou telle nouvelle (c'est la loi du genre, après tout !) mais voilà un livre et un auteur qui méritent vraiment d'être redécouverts !
Bobbie, c’est l’une des révélations du moment. Mais attention, pas n’importe quelle révélation ! La jeune chanteuse française a puisé dans l’Amérique profonde les sources de son album The Sacred In The Ordinary. Les influences de Bobby s’appellent Joni Mitchell, Dolly Parton ou Bob Dylan. Un opus en anglais où la pop ("Last Ride", "Back Home ») fait la part belle à la country, à l’instar du morceau "Losing You" qui ouvre ce délicieux album ou encore le formidable et enlevé "The Sacred In The Ordinary" qui lui donne son nom.
La voix de Bobbie est déjà bien là, posée, pleine d’assurance. En un mot, irrésistible, à l’instar de la ballade "Muddy Waters". On pense aussi au tendre et fragile "I Need You More Than I Want You". Une belle déclaration qui sonne juste.
Ceux qui pensaient la country inintéressante, has been et lourde peuvent passer leur chemin
Ceux qui pensaient la country inintéressante, has been et lourde peuvent passer leur chemin. Il n’y a qu’à écouter le délicat "They Don’t Show It In Movies" pour s’en convaincre ou encore le lumineux "Jupiter". Pour cet album vraiment ambitieux, la musicienne a fait le choix d’instruments acoustiques, de chœurs pour épouser au mieux une culture qui lui est chère.
La mélancolie affleure dans cette découverte musicale faussement évidente. On pense au formidable "Oh Babe" mais aussi à "Nothing Ever Lasts". "Rien ne dure jamais", chante Bobbie dans ce single qui parle de fragilité de l’existence et du temps qui passe.
L’auditeur écoutera sans doute avec émotion le sobre morceau "Mom, Let Me Go". Cette jolie déclaration d’amour à sa mère est aussi pour Bobbie l’appel d’une jeune artiste à voler de ses propres ailes. Sans nul doute, son album The Sacred In The Ordinary prouve qu’elle a choisi la bonne voie. Vivement la suite.
Sans nul doute, les amateurs de foot vont se précipiter sur ce formidable recueil consacré aux meilleurs joueurs de l’histoire. Ce sont Raphaël Nouet et Nicolas Gettliffe qui sont derrière la mission impossible de choisir les 400 plus grands Footballeurs de l’Histoire (éd. Talent Sport). Mission impossible mais néanmoins relevée haut la main.
400 fiches biographique et sportives se succèdent par ordre inverse de la chronologie. Des fiches d’une page à deux pages pour les footballeurs les plus emblématiques – les Pelé, Maradona ou Platini.
Honneur à Kylian Mbappé qui ouvre le livre, avec deux pages – excusez du peu ! Il est vrai que le palmarès du futur ex joueur du PSG est déjà impressionnant. Ne manque plus au natif de Bondy qu’une Ligue des Champions, une Coupe d’Europe et un Ballon d’Or pour rendre son génie encore plus durable. Voilà qui dit tout de son talent qui risque bien de devenir aussi légendaire que ceux de ses brillants aînés, qu’ils soient attaquants, milieux, défenseurs ou gardiens.
"Aujourd'hui, j'ai marqué un but, mais Banks l'a arrêté"
Parlons de ces deux pages qui distinguent un très bon joueur d’un génie. Aucune surprise à voir Pelé, Johan Cruyff ou Franz Beckenbauer y figurer, tant leur apport dans le jeu a bouleversé ce sport. Lev Yachine, gardien emblématique et seul Ballon d’Or à ce poste y figure sans surprise non plus. On sera sans doute surpris de voir le Hongrois Ferenc Puskás tenir une place modeste (une seule page) – tout comme Just Fontaine d’ailleurs. Mais la surprise de taille vient de Zidane. Il n’est pas mis au même niveau qu’un Platini qui n’a pourtant jamais remporté de Coupe du Monde – un gros trou dans son CV, sans nul doute. Sans doute Zidane paie-t-il ses mauvais exemples d’anti-jeu.
On remarquera que quelques pays se taillent la part de lion : Brésil, Italie, Allemagne, Grande-Bretagne mais aussi la France. Le choix chronologique permet également de repérer des équipes et des périodes fastes pour certaines nations à certaines périodes : la Hongrie des années 50, l’URSS des années 60, le Brésil de Pelé entre 1958 et 1970 ou les Pays-Bas des années 70.
Tout cela donne un tableau certes synthétique du sport le plus populaire au monde, avec des anecdotes incroyables, à l’instar du fameux "arrêt du siècle" lors d’un match entre le Brésil et l’Angleterre lors du Mondial mexicain de 1970. Après l’incroyable geste du portier anglais Gordon Banks, entré dans la légende, Pelé aura cette phrase : "Aujourd'hui, j'ai marqué un but, mais Banks l'a arrêté."
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Yurt. Il sera visible du 29 mai au 4 juin 2024. Soirée débat le mardi 4 juin à 20 heures 30.
Turquie, 1996. Ahmet, 14 ans, est dévasté lorsque sa famille l’envoie dans un pensionnat religieux (Yurt). Pour son père récemment converti, c’est un chemin vers la rédemption et la pureté. Pour lui, c’est un cauchemar. Le jour, il fréquente une école privée laïque et nationaliste ; le soir, il retrouve son dortoir surpeuplé, les longues heures d’études coraniques et les brimades. Mais grâce à son amitié avec un autre pensionnaire, Ahmet défie les règles strictes de ce système, qui ne vise qu’à embrigader la jeunesse.
Nouveau venu sur la scène française, Landry Verdy cache derrière sa solide allure un grand cœur et un naturel indéniable.
Son premier EP propose en cinq titres autant de jolies confidences dans lesquelles la vie, le bonheur et l’amour ont les meilleurs rôles : "Ne m’attends pas, je te le promets / Je prends soin de moi, j’apprends à aimer / Un jour viendra, nous pourrons goûter / Aux fruits de ces choix que l’on a faits" ("Ne m’attends pas"). Ce qui ne veut pas dire que cet amour ne peut pas être cruel, lorsqu’il apporte des questionnements irrésolus : "Elle est partie pour une autre le matin au petit jour / En me laissant quelques notes sur un vieux tambour / Elle est partie pour une autre comme un aller sans retour / Et si ce n’est pas ma faute c’est celle de l’amour" ("Pour une autre"). Ce morceau s’écoute également comme un hymne à la différence.
Grand cœur
On s’attache à cette voix douce et à ces chansons à la facture classique que le chanteur vient enrichir de guitares. On pense à l’irrésistible "Cartes postales" sur ces faux-semblants et simulacres de bonheur.
Plus sombre et mélancolique, Landry Verdy se livre dans "Sans toi", un joli hommage folk sur la disparition, le manque et le deuil ("Comment va-t-on faire sans toi ?"), écrit par Kalune.
Le premier EP du natif de Pau se termine par le titre pop-rock "À cœur ouvert". "J’avance à coeur ouvert" avoue l’artiste, toujours sur la route, regardant droit devant lui, humaniste ("Je respire le regard des gens"), en dépit des "erreurs de parcours". Et s’il s’agissait là autant d’une confession que d’une leçon de vie ?
Le premier EP de Landry Verdy, vraie révélation, est à découvrir en ce moment.
Ce récit à plusieurs voix a le premier mérite de revenir sur la figure de Kurt von Hammerstein. Aristocrate et dernier chef d'état-major de l'armée allemande avant l'arrivée d'Hitler, cet homme aura été l'un des plus farouches opposants du nazisme, sans pour autant adhérer à aucun mouvement de résistance (ce qu'Enzensberger nuance par ailleurs).
Ce militaire et homme politique aura également été un acteur et un témoin majeur de l'Allemagne de la première moitié du XXème siècle. L'intransigeance est vraiment le maître mot qui caractérise ce membre de la noblesse allemande qui, nous apprend l'auteur, a même été à deux doigts de participer à un attentat contre Hitler lorsqu'il n'a pas couvert les activités clandestines de ses proches. L'autre très gros intérêt de ce livre est de suivre les destins de ses enfants. La plupart d'entre eux vont, au contraire de leur père, choisir la résistance au nazisme, souvent au péril de leur vie. Deux de ses fils vont même participer au putsch du 20 juillet 1944. Marie Luise et Helga vont, elles, s'investir dans des cellules clandestines du parti communiste.
Là où le livre devient passionnant est justement la description de cette vie souterraine d'opposants, les contacts avec le pouvoir central à Moscou, les relations ambiguës et complexes entre l'Allemagne et la Russie (et ce, malgré la dictature communiste), les purges soviétiques impitoyables (une question sans réponse émerge : les grandes purges de 1936-1938 ne furent-elles pas le résultat d'intrigues du contre-espionnage allemand qui aurait réussi d'un seul coup à faire supprimer des espions aguerris et fidèles au régime communiste et à saigner l'Armée Rouge ?).
En tout état de cause, en suivant le parcours de ces jeunes femmes n'hésitant pas à transmettre au Komintern des documents traînant dans le bureau de leur propre père (dans des scènes dignes des meilleurs polars !), Enzensberger parvient à nous faire entrer au plus près de la vie quotidienne des Allemands. L'auteur - qui ne se revendique pas historien malgré la rigueur de son travail - use de sa liberté de romancier, notamment en créant des interviews posthumes (mais réalistes) avec des protagonistes disparus (touchante et passionnante Ruth von Mayenburg !). Un très grand livre, unique dans son genre.
Hervé Sellin propose de nouvelles adaptations jazz dans son Jazz Impressions. Après Debussy, c’est Gabriel Fauré et Maurice Ravel qui ont les honneurs du pianiste français.
L’opus commence par un véritable tour de force. En l'occurrence, Gabriel Fauré et son Requiem en mode jazz, avec une "Introduction" et un "Kyrie", moins funèbre que sombre et mélancolique. On peinera à retrouver l’aspect liturgique de ces premières Impressions. L’"Agnus Dei" sonne comme un chant d’amour paisible, avec des improvisations au piano qui ont toute leur place. Le lyrisme du "Libera Me" originel est plus intimiste et personnel dans cette revisite. Plus paisible aussi. Une vraie libération, aurions-nous envie d’écrire. Les connaisseurs de Fauré et de son Requiem peineront sans doute à reconnaître l’œuvre originale, en particulier dans cet extrait, léger et rafraîchissant.
Tout aussi captivant, l’auditeur découvrira le sort que fait Hervé Sellin à cet autre morceau de Gabriel Fauré, "Après le rêve". Onirique et mystérieuse, le clavier se déploie avec gourmandise dans cette mélodie au mystère intact. Pour "Pavane", le jazz se teinte de contemporain. Classique, moderne et cool. A-t-on jamais donné de tels qualificatifs au très sérieux Gabriel Fauré ?
Classique, moderne et cool. A-t-on jamais donné de tels qualificatifs au très sérieux Gabriel Fauré ?
Maurice Ravel vu par Hervé Sellin constitue lui aussi une vraie découverte. Accompagné de Claude Égéa au bugle, le pianiste jazz propose une relecture à la fois audacieuse et respectueuse d’un extrait de son Concerto pour piano en sol majeur (l’"Adagio assai"). Cela sonne onctueusement aux oreilles, avec délicatesse et non sans éléments de surprise grâce à un superbe jeu de Claude Éléa au bugle.
Deux extraits de l’opéra Daphnis et Chloé, dont la délicate "Danse religieuse", sont proposés dans une version instrumentale au piano solo. Sombre, onirique, presque debussyen, le jeu délicat d’Hervé Sellin a ces touches impressionnistes captivantes mais aussi ces passages enlevés où s’exprime la liberté du pianiste. Il dit ceci de sa relecture en musique : "Le challenge d’inspiration absolue ! Le rapport à la danse, au chant du corps et, au-delà, au champ des possibles" , tout en, citant l’inspiration du Epistrophy de Thelonious Monk.
Chic, on attendait le magnifique "Pavane pour une infante défunte" et le voici justement, revisité au jazz, cette fois dans "l’ombre d’un Duke Ellington" ! Dès les premières notes, l’auditeur reconnaît ce morceau au magnétisme sans égal. Le jazz lui va d’ailleurs comme un gant. Plus sombre que l’œuvre originale, cette pavane prend le parti de la modernité.
Telle n’est pas la vision d’un autre classique de Ravel, cet extrait de Ma Mère L’Oye. "Le jardin féérique" prend le parti de la légèreté et de la joie grâce au formidable bugle de Claude Égéa.
Après le crépusculaire du "Prélude à la nuit" de la "Rapsodie espagnole" de Maurice Ravel, l’opus se termine avec un "Prélude au piano", la seule œuvre de cet album qui a été écrite exclusivement pour le piano. Cette relecture aussi fine que cool peut aussi être écoutée comme un dernier caprice du jazzman : "Pour le début, j’ai volontairement égaré les notes du thème sur tout le clavier". Capricieux, disions-nous.