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Bla Bla Blog - Page 327

  • La vie par les 2 bouts

    Je parlais précédemment de l'excellent album d'Alka, "La Première Fois", mis en musique par Benjamin Biolay : article "Suprême Alka".

    La chanteuse sort cette semaine son nouveau clip "La vie par les 2 bouts", un extrait de cet album. 

    Suprême Alka

  • Lady Gaga et Tony Bennett, joue contre joue

    On connaissait la Lady Gaga de Bad Romance, Poker Face ou de Telephone. Elle a pris tout le monde à contre-pied avec son l'album Cheek to Cheek, sorti il y a quelques mois et enregistré parallèlement à Artpop

    C'est accompagné du crooner américain Tony Bennett, une légende de l'autre côté de l'Atlantique, que la star "sexcentrique" (la "Picasso de la Musique" selon son acolyte) revisiste quelques unes des plus grands standards de jazz et de comédies musicales.

    Cette parenthèse est le fruit d'une rencontre a priori improbable entre deux artistes que tout éloigne. C'est cependant vite oublier que Stefani Germanotta – de son vrai nom – est une new-yorkaise pur jus, comme Tony Bennett, en plus d'avoir une culture musicale solide.  

    L'auditeur se pincera à l'écoute de cet album soigné, romantique à souhait et mettant en valeur la voix toujours assurée du crooner et la sensibilité d'une Lady Gaga que l'on ne connaissait pas. Et force est de constater que les deux stars, certes d'une génération différente (Tony Bennett en est à son 57e album!), sont en parfaite osmose. Le plaisir de chanter de ces deux-là est bien visible. 

    C'est à un retour musical dans le Broadway de Tony Bennett que nous invite le dernier disque de Lady Gaga :  "It Don' Mean A Thing (If It Ain't Got That Swing)", reprise d'un titre de Duke Ellington des années 30, "Sophisticated Lady", le grand classique de Billie Holiday interprété par Tony Bennett en solo, ou encore le standard "Cheek to Cheek", au swing irrésistible. 

    Cette création brillante à deux voix a été présentée comme une parenthèse dans la carrière de la popstar (si l'on excepte une tournée probable en Europe avec Tony Bennett en 2015) et comme une réussite artistique incontestable.

    On aurait tort de faire la fine bouche à l'écoute de Cheek to Cheek, un album sensuel qui invite à danser, joue contre joue.

    Lady Gaga et Tony Bennett, Cheek to Cheek, Polydor, 2014

  • Doit-on tout faire pour être heureux ?

    montargis,café philo,loiretLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 12 décembre, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Le débat proposé portera sur cette question : "Doit-on tout faire pour être heureux ?"

    Ce dernier café philo de l'année traitera du bonheur. "Tous les hommes recherchent d'être heureux" affirme Pascal. Le bonheur est un Saint Graal vers lequel chacun s'efforce de tendre. Faut-il pour autant qu'il soit notre priorité absolue ? Que vaut le bonheur ? État de plénitude, son étymologie signe notre impuissance à l'atteindre... puisque le "bon-heur" c'est la chance.... Si être heureux ne dépend pas de moi, pourquoi y courir après ? Peut-il être accidentel d'être heureux ? Quelle doit être la valeur de l'existence, la morale ?

    Ce sont autant de questions qui pourront être débattues avec les participants du café philo, le vendredi 12 décembre, à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de la chaussée.

    Participation libre et gratuite.

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

  • Les cons vont avoir leur musée

    Les cons vont avoir leur musée. Il devrait ouvrir à Lyon en cette fin d'année et devait porter le nom de "Musée du Conisme". Le bâtiment tout en verre, signé par un architecte japonais renommé, aura la forme d'une cocotte en papier géante (50 000 m² de surface d'exposition, un auditorium de 1400 places, un parking de 20 000 places ou un héliport !). Telle est la démarche de deux artistes lyonnais, Sébastien Brunel et Thomas Girard.  En attendant l'ouverture de cet établissement voulu par les édiles locaux, des intellectuels enthousiastes et quelques mécènes passionnés, un site Internet lui est consacré : http://www.conisme.com.

    Gageons que ce site devrait finalement être la seule contribution au Conisme puisque cette démarche artistique n'est rien d'autre qu'un canular. 

    Les Cons (ou plutôt les Conistes pour les appeler de manière précise) devront attendre quelques années avant d'avoir leur musée, et ce même si une exposition satirique d'œuvres conistes" a eu lieu récemment dans la Capitale des Gaules. 

    La démarche de Sébastien Brunel et Thomas Girard mérite que l'on s'y arrête. Imaginer un mouvement artistique, le Conisme, largement inspiré de mouvements du XIXe siècle, a demandé une  belle opiniâtreté, en plus d'un sens de l'humour certain. Les deux artistes se mettent en scène sur leur site, qui dans la peau d'un peintre  "con", qui dans celle d'un mécène aveuglé par "un mouvement reconnu à travers le monde" (20 Minutes, édition Lyon, 24 novembre 2014).

    esplanade_hidef.jpgL'univers décalé du site consacré au Conisme permet de comprendre les motivations de Sébastien Brunel et Thomas Girard. En imaginant un musée inspiré, et brocardant au passage, le musée des Confuences de Lyon, c'est tout le petit monde artistique qui est gentiment moqué. Avec un beau sens de la dérision, le site Internet ad hoc tire à boulet rouge sur des critiques d'art au discours ampoulé (gros coup de chapeau pour les critiques d'œuvres choisies), sur des artistes érigées du jour au lendemain sur un piédestal (Girard le Flamboyant, Brunel le Maudit et Buisson l'Artisan), sur des notables aveuglés par la folie des grandeurs, sur le merchandising (mugs, tongs, cabas, briquet décapsuleur) ou sur le petit monde de l'art contemporain en général.

    Les auteurs de ce canular artistique, qui affirment ne pas se prendre au sérieux et ne pas avoir une très haute opinion de leurs peintures, jettent un joli pavé dans la mare et égratignent la suffisance d'un certain milieu institutionnel et artistique. Une démarche saine, en plus d'être drôle.  

    Un (faux !) commentaire de Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, vient appuyer la démarche des artistes conistes: "Nous le voyons bien aujourd’hui, notre agglomération est devenue une des métropoles européennes qui compte. L’une des plus attractives. L’une des plus créatives. L’une des plus innovantes. Oui, avec le projet du MNAC Convergence Conisme nous avons définitivement changé d’échelle".

    http://www.conisme.com
    http://www.museedesconfluences.fr


    La renaissance de Vénus - grande rétrospective... par ConvergenceConisme

  • Sade, celui que l'on aime détester

    jpg_4578613461_620f783cb1_z.jpgAlors que nous fêtons le bicentenaire de sa mort, qui connaît vraiment le Marquis de Sade ? Voilà une biographie passionnante qui permet de savoir "presque" tout sur l'une des figures les plus controversées de toute la littérature. Maurice Lever, grâce à une documentation importante (pas moins de 300 p. de notes, d'index et de bibliographie : le livre fait plus de 900 p.) ne cache aucun des aspects du "divin Sade", même les plus noirs.

    Car l'auteur des 120 Journées de Sodome, de Justine ou de La Philosophie dans le Boudoir a passé de nombreuses années en prison et terminé sa vie dans un asile. Né en 1740 sous l'Ancien Régime et mort sous la Restauration en 1814, Sade, n'a été épargné ni par les Royalistes, ni par les Révolutionnaires (dont il fut pourtant un militant engagé, malgré son statut aristocrate !) ni par Napoléon Ier. Coupable à plusieurs reprises de violences sexuelles et de détournements de mineur(e)s, le pouvoir ne lui a en fait jamais pardonné son libertinage et surtout ses écrits sulfureux.

    Personnage charismatique, tour à tour passionnant, pathétique ou insupportable, le marquis de Sade reste une figure majeure de la littérature. Maurice Lever parvient à nous rendre ce personnage très proche et finalement à mieux comprendre ses écrits.      

    Maurice Lever, Sade, éd. Fayard, Paris, 659 p.

  • Habibi, mon amour

    Attention, chef d'œuvre ! Habibi de Craig Thompson est à placer dans le panthéon des très grandes bandes dessinées qui vont marquer durablement le 9ème art. Ce livre d'une richesse incomparable a été salué comme l'un des meilleurs romans graphiques de ces dix dernières années. 

    Il est difficile de résumer cette œuvre monumentale (plus de 670 pages), piochant ses références dans les Contes des Mille et une Nuits, les textes sacrés du Coran et de la Bible, mêlant modernité et traditions, sacré et érotisme, amour et violence, récit prosaïque et réflexions sur le symbolisme, le tout servi par un scénario passionnant et un graphisme élégant, poétique et bourré de trouvailles visuelles.   

    Habibi ("Mon amour") c'est Zam, jeune esclave noir que recueille Dodola, elle aussi esclave, vendue par son père dès son plus jeune âge pour être mariée, avant d'être enlevée. Sur un marché aux esclaves, la jeune fille prend sous sa protection Zam, un bébé abandonné et l'élève comme un petit frère. Les deux enfants parviennent à s'enfuir dans le désert jusqu'à un navire abandonné (sic) qui leur sert de refuge. Au bout de plusieurs années de cette vie libre mais dure, fusionnelle et rythmée par des histoires que lui raconte Dodola, le couple est séparé. Celle dont la beauté est devenue légendaire est enlevée une nouvelle fois et devient la courtisane préférée d'un sultan. Elle n'a cependant pas oublié cet enfant qu'elle a élevé. Habibi, resté seul, part à sa recherche. Ses pas le mènent jusqu'au palais du sultan ...

    Vous aurez compris que l'amour est au centre de cette histoire digne des meilleurs contes orientaux. Cette fresque romanesque offre des résonances multiples et complexes : les personnages mythiques ou historiques sont au service de messages universels et modernes : ainsi, dans Habibi, Noé devient un truculent pêcheur de poissons – morts ! – recueillant dans son habitation sordide les éclopés et les rejetés d'une ville rongée par la pollution et la pauvreté. Le lecteur peut être déstabilisé par le choix d'entremêler passé et présent dans cette œuvre foisonnante : Zam et Dodola sont ballottés au milieu de personnages qui ne dépareilleraient pas dans les Contes des Mille et une Nuits – satrapes cruels et capricieux, marchands d'esclaves sans foi ni loi, bourreaux impitoyables, eunuques ou courtisanes – mais se débattent aussi dans un présent plus familier – cités contaminés, usines gigantesques, véhicules motorisés... 

    Le lecteur a beau être désarçonné, la magie opère : Habibi et Dodola prennent vie, devenant un des couples les plus poignants de l'histoire de la bande dessinée. Un chef d'œuvre ambitieux, éblouissant et inoubliable. 

    Craig Thompson, Habibi, Casterman, 671 p.

  • Les monstres sont-ils parmi nous ?

    montargis,café philo,loiretLe café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 14 novembre, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Le débat proposé à tous les amoureux de la philosophie portera sur cette question : "Le monstre est-il parmi nous ?"

    Les participants seront invités à s’interroger sur ce terme de "monstre". Que qualifie-t-il ? Un être effrayant ? Un fou ? Une personne anormale ? Dans ce cas, comment qualifier normalité et anormalité ? De plus, lorsque l’on s’interroge sur cette question "Le monstre est-il parmi nous ?", que désigne le "nous" ? L’humanité, notre environnement ou bien moi-même en tant que personne ?

    Voilà autant de points qui seront soulevés le vendredi 14 novembre 2014 à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de La Chaussée.

    Participation libre et gratuite.

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

  • Encore des nouilles

    Pierre Desproges a signé des chroniques dans Cuisines et Vins de France. Étonnant, non ? 

    En 1984, cette célèbre revue culinaire, à la réputation sérieuse, pour ne pas dire bourgeoise et collet monté, eut l’idée de proposer une page par mois au plus trublion des humoristes français, Pierre Desproges. Pendant environ un an, celui qui ne cachait pas sa passion pour la gastronomie et le vin fit étalage de tout son talent dans ce magazine bien-pensant, quitte à défriser certains lecteurs et lectrices (ayons une pensée pour cette madame Vallat de Millau, impitoyable brocardée par l’auteur). 

    Encore des Nouilles est la compilation de ces chroniques, accompagnées de citations d’autres œuvres de M. Cyclopède  et d’illustrations de Cabu, Charb ou Wolinski. C’est avec sa liberté coutumière que Pierre Desproges nous parle de sa passion pour la bonne chair et les grands crus, de ses souvenirs culinaires (d’inoubliables pâtes dégustées au Québec), des pages surréalistes sur les sauces ou la médiocrité de l’eau, des considérations sur la passion œnologique de l’auteur et de belles et truculentes pages sur les relations étroites entre le palais, le vin, l’amour et les femmes.

    Tout Desproges est dans cette citation tirée de l’article "L’aquaphile", chronique d’une passion déçue : "J’ai commandé un Figeac 71, mon saint-émilion préféré. Introuvable, sublime. Rouge et doré comme peu de couchers du soleil. Profond comme un la mineur de contrebasse. Éclatant en orgasme au soleil. Plus long en bouche qu’un final de Verdi. Un vin si grand que Dieu existe à sa seule vue. Cette conne a mis de l’eau dedans. Je ne l’ai plus jamais aimée.

    Pierre Desproges, Encore des Nouilles (chroniques culinaires), éd. Les Échappées, 2014, 128 p.

    Merci à Fred