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Bla Bla Blog - Page 10

  • Cœurs braqués

    Un Animal sauvage est le deuxième ouvrage publié par Joël Dicker dans sa maison d’édition, Rosie & Wolf. Comme nous le disions dans la chronique de Bla Bla Blog consacrée à son précédent opus  L'affaire Alaska Sanders, l’auteur suisse s’est lancé il y a deux ans dans une aventure autant artistique qu’éditoriale.

    Pour Un Animal sauvage, c’est un virage pris à 180 degrés. Joël Dicker laisse de côté l’investigation pure au cordeau, les cold cases et son personnage principal Marcus Goldman, au profit d’un roman moins dickerien qu’hitchcockien !

    Le récit s’attache à deux couples installés près de Genève. Ce sont presque deux voisins, devenus amis, mais à la vie diamétralement opposée. D’un côté, il y a les Braun. Elle, Sophie, est une avocate douée installée à son compte. Son mari, Arpad, est un banquier. Avec deux enfants aimants et aimés, une belle famille fortunée à Saint-Tropez et une jolie maison, ils ont de quoi susciter un mélange d’admiration et d’envie chez les Liégean. Karine, modeste vendeuse, a pourtant noué des liens d’amitié sincères avec Sophie. Quant à son mari Greg, policier de son état, il ne rate jamais une occasion d’apporter son aide aux Braun. Mais il est surtout devenu obsédé par sa riche voisine, jusqu’à l’espionner. Son fantasme l’entraîne vers la suspicion lorsqu’il découvre des liens étranges avec un malfaiteur surnommé Fauve, tournant également autour de Sophie. Tous les éléments sont là pour une série de dérapages incontrôlés. 

    Un roman moins dickerien qu’hitchcockien

    Comme souvent chez Dicker, ce nouveau roman réserve quelques fausses pistes – certes, en nombre moins important que dans ses précédents livres. Il faut attendre les cinquante dernières pages pour que le thriller vénéneux passe en quatrième vitesse, à la faveur d’un singulier braquage.

    Ce polar n’a pas la noirceur des précédents opus. Il tourne surtout autour de la femme fatale qu’est Sophie. Disons aussi que les personnages d’Un Animal sauvage ont de sérieuses parts sombres au point souvent d’être irrécupérables – si l’on excepte Karine. C’est autant le passé peu avouable d’Arpad, Sophie et Fauve qui intéressent l’écrivain suisse que la famille en général, ses secrets, ses non-dits et ses frustrations.

    Pour Un Animal sauvage, Joël Dicker a écrit un livre un peu plus court que les précédents polars (400 pages quand même), avec des chapitres brefs faisant des allers-retours entre le présent et le passé des Braun. Le rythme nerveux desserre l’intrigue psychologique. Dans la galerie de portraits, les personnages de Sophie et d’Arpad sont les plus intéressants même s’il leur manque je ne sais quoi d’épaisseurs (surtout pour le mari). On peut aussi regretter des zones d’ombre dans leur parcours tumultueux et des portes restés fermées.

    Tout cela n’empêche pas de passer un bon moment de lecture. Il reste que l’on attend avec impatience un bien meilleur Joël Dicker pour son aventure éditoriale avec Rosie & Wolf.  

    Joël Dicker, Un Animal sauvage, éd. Rosie & Wolf, 2024, 400 p.
    https://www.rosiewolfe.com/catalogue/joel-dicker/un-animal-sauvage
    https://www.joeldicker.com

    Voir aussi : "Un coupable parfait et un crime qui ne l’est pas moins"

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  • Tatami

    Les Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Tatami. Il sera visible du 2 au 8 octobre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 8 octobre 2024 à 20h30.

    La judokate iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent aux Championnats du monde de judo avec l’intention de ramener sa première médaille d’or à l’Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l’implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve.

    Sélection au festival international du film de Berlin 2024.

    Tatami, drame iranien de Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv 
    Avec Arienne Mandi, Zar Amir Ebrahimi et Ash Goldeh, 2024, 103 mn
    Scénario : Guy Nattiv et Elham Erfani
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1478
    https://metrofilms.com/film/tatami

    Voir aussi : "Langue étrangère"

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  • Pauvre homme

    Partons à la découverte de Léon Bloy, figure à la fois mineure et capitale de la littérature du XIXe siècle. L’homme, né en 1846 et décédé en 1917, a produit sur dix ans, entre 1887 et 1897, son œuvre romanesque, Le Désespéré et La Femme pauvre – qui devait s’appeler au départ La Désespérée, tel le second volet d’un diptyque placé sous le signe de marginaux du XIXe siècle.

    Le Désespéré, c’est Caïn Marchenoir, artiste maudit – quoique ce vocable convient des plus mal pour un homme pieux, chrétien et royaliste – n’ayant pour seul soutien dans le Paris culturel qu’un ami, Leverdier.

    Lorsque le roman débute, Marchenoir vient de perdre son père qu’il s’accuse d’avoir conduit à la mort. La suite de son parcours personnel et artistique n’est qu’un long chemin de croix qui le mène, justement, vers sa "Marie-Madeleine", une prostituée nommée Véronique qu’il prend sous son aile. Après une retraite à La Grande Chartreuse, Marchenoir revient transformé et déstabilisé. Une porte s’ouvre cependant : un journal lui ouvre ses pages. La chance tournerait-elle ? Cela va en tout cas obligé l’artiste vivant dans la pauvreté à se frotter à l’intelligentsia parisienne. 

    Le livre se fait pamphlet sur plusieurs chapitres

    Léon Bloy a été largement oublié depuis sa mort. C’est à l’image de ses livres dont la publication à l’époque n’a pas du tout marqué les esprits – à l’image évidemment de son personnage du Désespéré. Car Marchenoir c’est d’autant plus l’alter ego de Léon Bloy qu’il a beaucoup été écrit que son premier roman avait une large part d’autobiographie – sa naissance à Périgueux, sa pauvreté, son manque de reconnaissance artistique, son mariage avec Anne-Marie Roulé, prostituée comme Véronique qui finit internée.

    Si Léon Bloy n’est cependant pas tombé complètement dans l’oubli c’est en raison de son style âpre, rugueux, puissant, dense et au vocabulaire savamment choisi. Un artiste moderne aux idées anciennes, pour ne pas dire rétrogrades (voir ses propos définitifs sur sa contemporaine George Sand), voire nauséabondes (le portrait antisémite qu’il fait d’un commerçant juif est à ce titre éloquent).

    Le livre se fait pamphlet sur plusieurs chapitres, à telle enseigne que la frontière entre roman et essai se fait poreuse, dévoilant ainsi à la fois les idées de Marchenoir et celles de Léon Bloy – l’un et l’autre se confondant bien évidemment.

    Un ouvrage étonnant qui pourra choquer et scandaliser par un auteur qui a pu inspirer plusieurs auteurs du XXe siècle, à l’instar de Céline ou Bernanos.   

    Léon Bloy, Le Désespéré, éd. Ephata, 2024, 496 p.
    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782385500436-le-desespere-leon-bloy

    Voir aussi : "Un classique des classiques"

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  • Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

    récit,japon,japonais,murakami,confrérie,haruki murakami,sport,courseDans cet essai autobiographique, Haruki Murakami (devenu célèbre dans le monde entier grâce à sa trilogie inoubliable qu’est 1Q84) nous parle de sa grande passion pour la course à pied. Marathonien et triathlète, Murakami nous raconte comment lui, l'ancien barman, ancien fumeur, devenu romancier presque par hasard, a commencé à s'adonner à la course à pied.

    Comment s'organise ses journées - car Murakami effectue au moins 10 kilomètres par jour ? Quels sont ses premiers et ses plus mémorables souvenirs ? Quel est le rapport entre ce sport et le travail de romancier ? Pourquoi la course de fond peut s'apparenter à une philosophie de vie ? Murakami répond à ces questions avec justesse, sensibilité, sans rien cacher de ses faiblesses ou de ses échecs.

    Un admirable essai qui donne envie de chausser ses baskets !       

    Haruki Murakami, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond,
    éd. Belfond, 2011, 224 pages

    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2013/09/29/28115488.html
    https://www.lisez.com

    Voir aussi : "Terrorismes, Violence et Propagande"
    "1Q84 ou 1984 ?"

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  • La Terre du Milieu à la croisée des chemins

    On a presque oublié que Les Anneaux de Pouvoir étaient au départ une déclinaison – nous n’oserons pas dire commerciale – du Seigneur des Anneaux et de la saga du Hobbit. L’univers foisonnant de Tolkien était propre à susciter l’intérêt de millions de fans. Fans qui ont été enthousiastes lorsque Amazon Prime a sorti il y a deux ans la première saison des Anneaux de Pouvoir.

    Pour raconter le préquel du Seigneur des Anneaux, la création des anneaux magiques par les elfes et la montée en puissance de Sauron, les créateurs pouvaient, pour des raisons de droits, ne compter que sur les annexes du livre, non sans se référer, on en est certains, au Silmarillion - avec tous les problèmes de droits d'auteur que cela impliquait (mais ceci est une autre histoire).

    La saison 1 s’était terminée par de sombres présages et la révélation sur l’identité de Sauron. Dans le même temps, celle de l’homme sauvage tombé du ciel restait des plus obscure, ce dernier balançant un moment entre le bien et le mal avant de choisir son camp. 

    Les choses s’éclaircissent, l’action prend le dessus et l’intrigue devient vraiment intéressante

    La saison 2 commence par une belle trouvaille scénaristique en forme de long flash-back, jusqu’au naufrage réunissant Galadriel et Halbrand. La situation chez les nains – car Les Anneaux de Pouvoir alternent entre les mondes des elfes, des hommes et des nains – n’est pas des plus florissantes, avec le roi Durin III et son fils du même nom s’affrontant sur fond de conflit familial, d’héritage royal et de considérations sur les elfes. Les elfes, justement, voient l’image de Galadriel ternie et s’interrogent également sur l’utilisation des trois anneaux fondus par Celebrimbor. Quant aux Piévelus, ils sont dignement représentés par Nori et Poppy, sans doute les personnages les plus courageuses et paradoxalement humaines de la série, bien décidées à secourir l’étrange homme venu du ciel.

    La saison 1 avait ou décevoir par ses longueurs, ses dialogues littéraires volontairement datés et ses nombreuses portes ouvertes. Avec la fin de la saison 1 et surtout le début de la saison 2, les choses s’éclaircissent, l’action prend le dessus et l’intrigue devient vraiment intéressante. On aura même plaisir à faire un tour du côté de l’incroyable prélude du Seigneur des Anneaux. Les personnages sont à l’avenant. Galadriel pouvait agacer dans la saison 1 ? Cette fois, elle émeut grâce à ses doutes et ses faiblesses. L’elfe Elrond devient héroïque. Sauron déstabilise autant qu’il terrifie. Quant à la cité de Númenor, elle devient plus qu’humaine, avec ses luttes de pouvoir, ses secrets mais aussi ses références à l’Antiquité moyen-orientale.

    Voilà qui fait définitivement des Anneaux de Pouvoir un must et un incontournable du mpment.      

    Les Anneaux de pouvoir, saison 2, série américaine de J. D Payne et Patrick McKay,
    avec Morfydd Clark, Robert Aramayo, Owain Arthur, Megan Richards, Charles Edwards,
    Amazon Prime, 2024

    https://www.primevideo.com
    https://www.tolkiendil.com
    https://www.tolkienestate.com/fr

    Voir aussi : "Avant Frodon, Bilbo et Gandalf"
    "Retour sur Tolkien et sur la Terre du Milieu"

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  • Regarde Andrea Ponti

    Il était impossible pour Bla Bla Blog de ne pas parler du dernier single d’Andrea Ponti. Son parcours personnel et artistique singulier lui a permis de créer des projets musicaux passionnants et attachants. L’artiste avait accordé une interview exclusive à Bla Bla Blog pour parler de son passé, de ses influences et de son actualité. 

    Son actualité en cette fin d’été 2024 c’est un nouveau single, "Regarde". Pour ce titre, la chanteuse s’est entourée des compositeurs Igit ("Voila" de Barbara Pravi) et Jonathan Cagne ("Summer Body" d’Helena).

    On retrouve Andrea Ponti comme on l’aime. De l’émotion à fleur de peau, une voix tendue comme prête à craquer et l’envie de délivrer un message d’ouverture et de dépassement des apparences. À découvrir si ce n’est pas déjà fait.  

    "Regarde" est le premier extrait de l’EP d’Andrea Ponti intitulé Deviens.

    Andrea Ponti, Regarde, août 2024
    https://www.facebook.com/andreaponti.off
    https://www.instagram.com/andreaponti_off
    https://www.youtube.com/c/AndreaPonti_off

    Voir aussi : "Andréa Ponti : « Aujourd’hui, nos retrouvailles sont une évidence »"
    "Andréa Ponti et sa musique"

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  • Langue étrangère

    Les Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Langue étrangère. Il sera visible du 25 septembre au 1er octobre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 1er octobre 2024 à 20h30.

    Fanny a 17 ans et elle se cherche encore. Timide et sensible, elle peine à se faire des amis de son âge. Lorsqu’elle part en Allemagne pour un séjour linguistique, elle rencontre sa correspondante Lena, une adolescente qui rêve de s’engager politiquement.

    Fanny est troublée. Pour plaire à Lena, elle est prête à tout.

    Sélection au festival international du film de Berlin 2024.

    Langue étrangère, drame français de Claire Burger
    avec Lilith Grasmug, Josefa Heinsius, Chiara Mastroianni, 2024, 105 mn
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1475
    https://www.advitamdistribution.com/films/langue-etrangere

    Voir aussi : "Dahomey"

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  • Dahomey

    Les Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Dahomey. Il sera visible du 25 septembre au 1er octobre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 1er octobre 2024 à 20h30.

    Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi.

    Ours d’or au festival du film de Berlin 2024.

    Dahomey, documentaire français de Mati Diop 
    avec Gildas Adannou, Habib Ahandessi, Joséa Guedje, 2024, 68 mn
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1477 
    https://filmsdulosange.com/film/dahomey 

    Voir aussi : "La Belle affaire"

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